Chevelures ombreuses
comme des campanules
qui cascadez sans trève
au dessus de mon lit,
vos volutes de fièvre
comme des funambules,
suspendues sur mon rêve
ondulent dans la nuit.
Bercé aux voiles bleues
de vos mèches obscures,
je lève les amarres
et cingle sous la pluie
et demeure longtemps
séduit par vos courbures
comme magnétisé
dans mon corps ébloui.
Vos fontaines qui glissent
comme des libellules
inondent de leurs eaux
toute ma léthargie
et je vois dans vos boucles
des haubans minuscules
qui tissent sur mon cœur
un filet nostalgie.
Et gisant déployé
sous vos effilochures,
j'aperçois dans le ciel
planer des oiseaux gris
qui viennent ombrager
de leurs enluminures
toutes les écorchures
de mon coeur incompris.
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Answers & Comments
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bonjour Frantz
quel bel hommage à cet attribut de beauté qui révèle tant de sensualité chez une femme -
merci de nous l'offrir en partage
tu n'es pas sans savoir que la chevelure d'une femme est pleine de phéromones tout comme chez les animaux et c'est pourquoi certaines espèces humaines l'ont comprises et s'ils cloîtrent leurs femmes filles sœurs ou mères et leur imposent de cacher c'est parce qu'ils refusent que d'autres hommes qu'eux ne puissent voir ou "sentir" à la manière des animaux - d'où l'escamotage de la chevelure féminine chez ces espèces là les obligeant à porter le voile
ton beau poème me fait rappeler celui qu'avait écrit l'un de mes dandys préférés
La chevelure
Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.
J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :
Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur ;
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.
Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé !
Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?
Charles Baudelaire (1821 - 1867 à 46 ans) - Les Fleurs du mal
bon week end
Merci pour le partage…
C'est joli, merci pour le partage :))
Les chevelures sont habituellement humaines,
C'est des toiles d'araignées tes chevelures ?